Je sais, ça a déjà été dit, mais l’anniversaire approche et je compte bien le fêter comme ce qu’il représente. Une nouvelle vie qui commence, chaque jour.
via Mc Flee's Tavern
Je sais, ça a déjà été dit, mais l’anniversaire approche et je compte bien le fêter comme ce qu’il représente. Une nouvelle vie qui commence, chaque jour.
via Mc Flee's Tavern
Je vais vous faire une #twitstory mais courte.
Il y a 3 ans j’avais un boulot que je n’aimais pas et une femme qui ne m’aimait plus.
La femme qui ne m’aimait plus à trouvé le courage de me quitter, j’étais totalement désemparé, toute ma vie tenait dans un sac de sport.
La seule chose que j’avais c’était ce boulot que je n’aimais pas. Alors j’ai fait passer la pilule à grands coups de Whisky. Bad.
J’ai trouvé un appart sombre et microscopique. je n’avais même plus le goût de m’occuper de mon fils. Alors une autre femme est apparue.
Elle m’a donné son amour mais je ne me remettais pas, l’alcool seul me faisait tenir ce semblant de vie. Je savais que c’était un piège.
Un piège mortel. Un jour, je me suis trouvé devant un choix simple. Vivre ou mourir. Je me suis donc dit que si j’étais capable de me faire
autant de mal, je devais bien être capable de me faire du bien. Après 3 mois d’attente, je suis parti en cure, 1 mois.
A la sortie, j’avais peur, mais confiance aussi. Confiance comme je n’avais jamais eu en moi. De toute ma vie.
Je suis donc retourné au boulot que je n’aimais pas et auprès de la femme que j’aimais. Pas d’angoisses, pas d’envie.
Tout ce qui pouvait m’arriver maintenant ne serait rien à coté de l’enfer passé. N’ayant plus peur, j’ai quitté le boulot que je n’aimais pas.
Sans rien, mais le coeur léger. J’ai flané, ici par exemple, j’ai rencontré des gens bien, ici aussi par exemple.
Et j’ai remplacé tous mes doutes par des certitudes. Oh, la vie me réserve encore sans doute des choses pas terrible. Je gèrerai 😉
Alors un jour, j’ai voulu décrocher un job. Celui là, pas un autre. J’avais pas le profil, pas l’âge, pas le CV. Rien.
Mais je savais que j’en étais capable. Je commence CE job lundi prochain.
Alors quelles que soient vos histoires personnelles, vos blessures. Ne cessez jamais de croire en vous. Nous sommes formidables.
Nous sommes formidables de capacités mais nous l’oublions trop souvent. Moi je ne l’oublierai plus jamais. Faites en autant.
Voilà, c’est la fin de l’unique #twitstory que je raconterai jamais. Je voulais juste partager un peu un bout de ma vie A toutes fins utiles.
Michael est mort dans la nuit de lundi à mardi d’une crise cardiaque. A 39 ans.
Quand Laurent m’a téléphoné et que j’ai vu que j’avais deux appels en absence, un de Stéphanie et un de Pilou, j’ai tout de suite pensé : « Il est arrivé un truc à Michael! »
Quand je l’avais vu cet été, il m’avait annoncé que lui et sa femme avaient entamé une procédure de divorce par consentement mutuel. Il était musclé, sec, creusé. Trente kilos de moins qu’il y a deux ans. Il y allait fort sur la muscu et surtout le régime. Les effets sur son mental étaient aussi criants que sur son physique. De mauvaise humeur, il était taciturne et muet mais semblait apprécier notre compagnie. La compagnie de ses copains d’enfance, de ses copains de vacances.
Le divorce se passait bien disait-il. C’est vrai que lui et sa femme avaient tenté, essayé, fait des efforts l’un et l’autre. Mais ça n’avait pas marché et il fallait se faire une raison et se séparer proprement. Mais on peut très bien se séparer proprement et souffrir le martyr.
Tout l’être de Michael transpirait la souffrance cet été. Sa bouche voulait nous assurer du contraire mais son corps ne pouvait pas mentir. Un soir, l’un de nous lui a dit que si il venait pour faire la gueule, pas tirer un mot et plomber l’ambiance c’était pas la peine de venir…(On s’en veut tous maintenant, mais on avait malgré tout raison). Alors il avait fait un effort et s’était remis à participer, un peu et à sourire, un peu.
Il refaisait toute la maison qu’il habitait désormais seul. « J’ai tout cassé » disait-il. Tout casser dans la maison, tout déchirer à la muscu, tout contrôler son alimentation. Michael c’était monsieur « tout ».
A 18 ans, ce fils de professeur d’Anglais s’était engagé dans les paras. Somalie, Rwanda, il avait sûrement vu plus que du pays. Plus que ce que l’on souhaite voir, même quand on est militaire. Après avoir quitté l’armée, il n’en parla que très peu. Tout juste savions nous qu’il avait vu des trucs « pas chouettes ».Il s’était marié, avait deux adorables garçons et avait beaucoup grossi. Et Chaque été il me broyait dans ses bras de colosse comme pour m’engloutir et me garder.
Je me suis toujours senti comme un petit enfant quand Michael m’enlaçait. Quand nous discutions, les rôles s’inversaient, il m’écoutait comme un enfant écoute un adulte, où comme un élève un prof. Il se trouvait maladroit, avec sa femme, avec ses gosses, avec les gens en général. Il ne l’était pas plus qu’un autre mais manquait terriblement de confiance en lui.
Alors il s’est remis à la muscu. Fonte, régime drastique. Maîtriser son corps, ça au moins, il savait faire. Il était lucide quand on lui disait qu’il était excessif mais c’était sa bouée de sauvetage. La rétractation de son espace jusqu’à la maîtrise de chaque élément, jusqu’à la moindre gorgée d’eau bue. La muscu comme échappatoire, la maison à casser comme exutoire. Et toujours ce sentiment de n’avoir rien compris, de ne rien comprendre. Cette rage sourde auto-centrée. Toute cette colère contre lui-même, ce géant sans violence. La colère.
Je crois bien que c’est la colère qui a tué Michael. Je ne laisserai plus jamais un ami mourir de colère. C’est trop con.
J’ai tué un homme le 2 juin 2009.
Il est mort et je suis en vie.
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Il était exaspérant, attachant pourtant. Faible mais plein de morgue, de souffrance aussi.
Poivrot distingué, mauvais acteur, il jouait dans les films des autres en oubliant le sien.
Il n’intéressait que lui même, se détruisant patiemment à grand renfort de drogues licites, consciencieusement, fracassant sa vie et ceux qui en faisaient partie.
Je ne sais pas tout de lui car souvent, je n’étais pas là. Absent.
On m’a rapporté qu’il avait fait beaucoup de mal à des gens que j’aime.
Manipulateur, infantile, narcissique à mon avis, même si je ne suis pas psy.
Ce soir du 2 juin 2009, il était là à Funambuler sur son fil, la rose entre les dents, une bouteille (encore) à la main. Je me suis approché, savourant chaque pas et je l’ai poussé dans le vide.
Je vais régulièrement sur sa tombe. Pas pour prier non. Pour remettre quelques brouettes de terre par dessus et bien tasser à la pelle.
Je sais bien que son cadavre est encore chaud.
TRESOR PUBLIC
Trésorerie Principale Paris Cedex 09
Mon Trésor,
Merci de ta gentille lettre P14B 7624, elle m’a fait bien plaisir.
Pour les 1,30 francs que tu me dois, tu serais sympa de les virer à mon compte bancaire le plus vite possible. Ce serait pour acheter une demi-baguette à 1,90 francs avant que ça augmente encore.
Avec les 35 centimes en trop, je pourrais avoir un roudoudou ou deux carambars, à moins que je décide d’aider la recherche contre le cancer.
Ici, il fait un temps dégeulasse. J’espère qu’à Cedex 09 vous avez beau temps.
Je te prie d’agréer, Mon Trésor, l’expression de mes sentiments distingués.
Pierre Desproges
Voici bientôt quatre longues semaines que les gens normaux, j’entends les gens issus de la norme, avec deux bras et deux jambes pour signifier qu’ils existent, subissent à longueur d’antenne les dégradantes contorsions manchotes des hordes encaleçonnées sudoripares qui se disputent sur le gazon l’honneur minuscule d’être champions de la balle au pied. Voilà bien la différence entre le singe et le footballeur. Le premier a trop de mains ou pas assez de pieds pour s’abaisser à jouer au football. Le football. Quel sport est plus laid, plus balourd et moins gracieux que le football ? Quelle harmonie, quelle élégance l’esthète de base pourrait-il bien découvrir dans les trottinements patauds de vingt-deux handicapés velus qui poussent des balles comme on pousse un étron, en ahanant des râles vulgaires de boeufs éteints. Quel bâtard en rut de quel corniaud branlé oserait manifester sa libido en s’enlaçant frénétiquement comme ils le font par paquets de huit, à grand coups de pattes grasses et mouillées, en ululant des gutturalités simiesques à choquer un rocker d’usine ? Quelle brute glacée, quel monstre décérébré de quel ordre noir oserait rire sur des cadavres comme nous le vîmes en vérité, certain soir du Heysel où vos idoles, calamiteux goalistes extatiques, ont exulté de joie folle au milieu de quarante morts piétinés, tout ça parce que la baballe était dans les bois ?
Je vous hais, footballeurs. Vous ne m’avez fait vibrer qu’une fois : le jour où j’ai appris que vous aviez attrapé la chiasse mexicaine en suçant des frites aztèques. J’eusse aimé que les amibes vous coupassent les pattes jusqu’à la fin du tournoi. Mais Dieu n’a pas voulu. Ca ne m’a pas surpris de sa part. Il est des vôtres. Il est comme vous. Il est partout, tout le temps, quoi qu’on fasse et où qu’on se planque, on ne peut y échapper.
Quand j’étais petit garçon, je me suis cru longtemps anormal parce que je vous repoussais déjà. Je refusais systématiquement de jouer au foot, à l’école ou dans la rue. On me disait : «Ah, la fille !» ou bien : «Tiens, il est malade», tellement l’idée d’anormalité est solidement solidaire de la non-footabilité. Je vous emmerde. Je n’ai jamais été malade. Quant à la féminité que vous subodoriez, elle est toujours en moi. Et me pousse aux temps chauds à rechercher la compagnie des femmes. Y compris celles des vôtres que je ne rechigne pas à culbuter quand vous vibrez aux stades.
Pouf, pouf.
Pierre Desproges.Extrait de « Chroniques de la haine ordinaire ».
Crédit photo : http://www.fubiz.net/
Quand le plumard se transforme en pur champ de tirs
commence une bataille rangée, polochons plumés,
ne pas faire l’autruche la tête sous l’oreiller,
pour qui veut entendre des confidences de satyre.
Pour qui prend le risque de se faire péter la ruche,
à n’en pas croire tes cages à fiel ma pauv’ nunuche,
toi Maya la belle ôte donc ta robe féline,
attention danger, sulfureuses amours calines.
C’est pourquoi je garde mon fouet à portée de main,
Professeur Jones saura bien calmer si besoin,
les assauts griffés de la belle bélligérante,
comme dans les maisons closes autrefois la tenante.
Dans l’enfer de ce combat sadien, fouette cocher
la poudre a déjà parlé, le sang peut perler.
On dirait le retour des amours carnassiers,
j’ai vu sur les steppes des hordes de loups moins hurlantes,
et des panthères dans la brousse parfois moins bouillantes.
La boucle est bouclée, ceinturon de Centurion,
oui, ta toison et ma crinière s’en souviendront.
Aux armes! il est grand temps d’ouvrir la boîte à bifles,
impossible de se débiner, sous peine de gifles.
Elle est trop cruelle cette guerre à armes inégales,
quelle belle bataille de tranchées que cette bacchanale,
pas d’Armistice à signer, mais se résigner
à retourner au combat, jamais fatiguée?
Pas de planque pour les cuistres, c’est sûr, entre ses cuisses
et pas de cachette non plus, sous les draps on se glisse.
On entre en lice, on cherche les endroits les plus lisses
j’y envoie l’ensemble de mes troupes, drôle de milice!
Des parois illicites pour être plus explicite,
pour toute escalade j’ai trouvé dans ces ébats,
de ce coît inutile de faire un dessin,
et même ses seins je cache, Gentleman à dessein.
Condescendant à souhait moi je pilonne le sien,
ces rivières pourpres parfois qu’on descend moi j’aime bien,
ça deviendrait du vice, à l’assaut de sa croupe,
le bel homme au lasso, un saint-graal dans sa coupe.
Tu murmures de tes lèvres, je ne sais plus lesquelles,
une fille tu me rappelles, je ne sais plus laquelle,
car depuis trop longtemps toutes ces guerres sans frontières
n’ont plus de sens pour moi, c’est des combats d’hier.
Preux chevalier je plante un pieux dans ton coeur,
un autre glaive dans ton antre comme à toutes tes soeurs,
faire la guerre aux étoiles, retrouver son ardeur,
Dark Vador et son sabre laser, chasseur de coeurs?
Olivier D. (14 avril 3012)